Au cœur du Massachusetts, Boston est une ville américaine importante, notamment parce qu’elle fut témoin d’événements majeurs de l’Histoire des États-Unis. Mes cours d’histoire me sont soudain revenus en mémoire, en particulier l’épisode du fameux Boston Tea Party, révolte contre la parlement britannique qui a mené à la Guerre d’Indépendance Américaine.
Son poids historique fut l’excuse parfaite pour y faire un saut quand je cherchais où passer un long week-end depuis Montréal. Il y a en effet moins de six heures de route entre les deux villes, ce qui rentrait dans mes critères pour y effectuer un citytrip. Ça, et le fait que Boston offre tout ce qu’il faut pour occuper deux ou trois jours sur place.
Suivre la Freedom Trail
Le centre de Boston se prête parfaitement à une découverte à pied. La Freedom Trail, c’est cette route qui permet de voir une quinzaine de sites qui ont marqué l’histoire de la révolution américaine. Pour toute personne qui débarque en ville sans en connaître grand chose, c’est l’idéal pour démarrer, puisqu’il suffit de suivre cette ligne rouge composée de briques incrustées dans le trottoir.
Elle démarre au parc Boston Common, conçu par l’architecte paysagiste Frederick Law Olmsted, aussi responsable de la conception du Mont-Royal et de Central Park, et se rend jusqu’au USS Constitution, le plus ancien vaisseau de guerre américain en mer, en passant par le cimetière de King’s Chapel, la Old State House, ou encore le Faneuil Hall.
J’ai notamment été impressionné par ma visite dans la Old North Church, la plus vieille église de la ville, avec son intérieur très classique et ses boxes en bois parfaitement conservés. C’est au sommet de cette église que furent allumées deux lanternes pour prévenir des mouvements des troupes britanniques, avant la bataille de Lexington.
En plein mois de mai, alors que les températures se faisaient printanière, suivre cette Red Line fut un réel plaisir et s’est révélé être une très bonne solution pour visiter l’essentiel de Boston en une journée (note au voyageur : si la révolution américaine n’est pas votre tasse de thé, vous pouvez tout à fait en faire le tour en une demi-journée, mais c’est à mon avis passer à côté de l’essentiel de ce que Boston a à offrir).
Aller manger au Quincy Market
Je l’ai dit, la Freedom Trail mène notamment au Faneuil Hall, au cœur du centre historique de Boston, qui fut construit au 18e siècle pour abriter un marché couvert. Les besoins augmentant au fur et à mesure du temps, on construisit juste à côté un second bâtiment, le Quincy Market. La place sur laquelle les deux édifices se retrouvent sont aujourd’hui un des endroits de Boston les plus fréquentés par les touristes. Et on devine vite pourquoi !
Entre la foule qui s’y presse et les activités qui y rythment la journée (des musiciens de rues aux clowns, jongleurs et autres magiciens), la place du Faneuil Hall est un endroit animé jusque tard en soirée. Contrairement à son aïeul, le Quincy Market a gardé sa fonction de marché couvert et on y déambule librement. Au sein de cette grande halle intérieure, on trouve un grand nombre de boutiques, ce qui en fait l’endroit parfait pour du shopping, ou simplement pour trouver un souvenir à ramener. Mais on y trouve aussi de quoi manger, des étals auxquels commander avant d’aller s’asseoir un peu plus loin.
Boston étant une ville portuaire, les spécialités du coin sont principalement à base de fruits de mer. Si je me laisse habituellement tenté par la nourriture exotique, j’ai préféré cette fois délaisser les Lobster rolls (littéralement des roulés au homard) et les Clams chowders (sorte de soupe de palourdes) et me rabattre sur une enseigne de pâtisseries. Quand j’y suis passé au cours de ma folle journée autour du Freedom Trail, on était de toute façon plus proche du goûter.
Errer dans Beacon Hill
Autre quartier connu de Boston, Beacon Hill me fait à chaque fois penser à la chanson Solsbury Hill de Peter Gabriel, alors que ça n’a absolument rien à voir (pour les curieux, Solsbury Hill est une colline située en Angleterre). C’est un passage obligé pour toute découverte de Boston, Beacon Hill étant l’un des plus vieux quartiers américains. Peut-être un peu trop « obligé », puisque le quartier est complètement victime de son succès et s’est transformé, comme beaucoup d’autres lieux iconiques, en un des neuf cercles de l’enfer d’Instagram…
Prenez Acorn Street, cette mignonne ruelle pavée composées d’anciennes maisons de cochers employées par de riches familles habitant Mont Vernon ou Chestnut Street. Elle est présentée aujourd’hui comme la rue la plus photographiée aux États-Unis. Du côté de Louisburg Square, la magnifique architecture néo-grec rencontre aussi beaucoup de succès. Mais Beacon Hill, c’est aussi des maisons victoriennes telles que celles qu’on peut trouver à Londres, héritage une fois encore des colons anglais.
A mon sens, malgré la foule, ce serait dommage de ne pas aller à Beacon Hill, mais comme tant de lieux touristiques (je pense au quartier du Nyhavn à Copenhague par exemple), il n’est pas très utile de s’y attarder. Sauf peut-être pour s’intéresser à l’histoire de l’abolition de l’esclavage, dans lequel le quartier a joué un rôle déterminant. On peut par exemple suivre le Black Heritage Trail, une autre route piétonne qui explore l’histoire Afro-Américaine, dont j’avoue n’avoir malheureusement découvert l’existence que par après.
Observer la ville à 360°
Situé au 50e étage de la Prudential Tower, le Skywalk Observatory permet d’avoir une vue globale sur Boston. Il y a quelques panneaux explicatifs sur Boston et son histoire, mais le principal intérêt reste tout de même le panorama. Ce qui marque tout de suite, c’est la géométrie des rues ! Pour un européen, c’est toujours très spécial de voir les rues parfaitement parallèle et perpendiculaires des villes américaines. On peut aussi admirer l’architecture typique de la Nouvelle-Angleterre, avant de redescendre en bas de la tour et faire des emplettes dans le Prudential Center, un centre commercial rempli de boutiques en tout genre.
Vu le prix (plus de $20 par adulte), il vaut mieux en profiter un maximum et prendre son temps en écoutant l’audioguide fourni et en visitant le musée sur les bénéfices de l’immigration. Honnêtement, ce Skywalk Observatory est tout à fait optionnel, mais si vous voulez profiter d’un coucher de soleil sur Boston, c’est peut-être l’endroit où aller.
Visiter l’Université de Harvard
Située dans la ville de Cambridge, à quelques stations de métro seulement du centre de Boston, l’université de Harvard ne se présente plus. Très sélective, mais aussi très coûteuse (une année scolaire coûte en moyenne $46 500), Harvard est l’une des universités les plus prestigieuse du monde et je n’ai pas hésité à aller me promener sur son campus. Les lieux m’ont directement évoqué le film The Social Network – forcément puisque Mark Zuckerberg, le fondateur du réseau social, y a fait une partie de ses études.
Je suis tombé sur une période un peu particulière puisque les cérémonies de remises de diplômes étaient visiblement sur le point d’avoir lieu. Du coup, je ne sais pas de quoi a l’air le campus en temps normal, mais il était particulièrement bien décoré pour l’occasion.
On passe aussi à côté de la fameuse statue de John Harvard, dont il est dit que toucher le pied porte chance (en tout cas, lorsqu’on a des examens à passer). La statue a aussi la particularité de comporter trois erreurs : contrairement à ce qui est indiqué sur son socle, l’université fut fondée en 1836 et non pas en 1838. Même s’il est présenté comme le fondateur de l’université, John Harvard n’était que l’investisseur principal. Et enfin, la statue ne représente pas John Harvard (un comble !), puisque c’est un étudiant choisi au hasard qui a servi de modèle…
Après avoir fait un rapide tour du campus, je suis allé sur les bords de la rivière Charles, toute proche, en espérant observer des équipes d’aviron à l’entraînement (encore un souvenir marquant de The Social Network). J’ai eu la chance d’en voir (même si le rythme était beaucoup moins soutenu que dans le film), ainsi que bon nombre d’autres embarcations. La rivière était presque aussi fréquentée que ses berges, un endroit où il fait bon passer un moment au soleil.
Pour aller plus loin
Non loin de Boston se trouve Salem, la ville des sorcières. L’idéal est sans doute d’y faire un tour à la période d’Halloween, mais même au printemps, la ville garde son charme et son ambiance unique. On arpente les rues du petit centre en regardant les boutiques de sorcellerie et de magie noire, on va faire un tour dans le petit cimetière public du centre ville…
Si on a le temps, on peut également faire un tour au Musée de la Sorcellerie, même si on y va plus pour le folklore que pour l’expérience, il est vrai un peu cheap. Le point d’orgue du musée est la reconstitution d’un procès de sorcières datant de 1692, qui a manifestement marqué les esprits. C’est un autre pan de l’Histoire américaine et ça fait partie de l’expérience de Salem, mais je ne suis pas sûr que ça justifie à lui seul le déplacement.
Ce qui m’a beaucoup plu à Salem, c’est de pouvoir me promener tant dans la ville qu’au bord de l’eau, sous le soleil. Tout comme Boston, il s’agit d’une ville portuaire, mais Salem est plus modeste en taille et reçoit un peu moins de touristes, ce qui en fait le complément idéal. Loin des buildings de New York ou de Chicago, j’ai passé un très bon week-end à Boston, une ville unique en son genre dans le paysage américain.