De Calvi, vous connaissez sans doute la citadelle, le joli port, les plages qui l’entourent ou encore sa vue sur les montagnes. Capitale de la région de la Balagne, en Haute-Corse, Calvi est sans doute l’une des cités les plus prisées de l’Île de Beauté. Ce qui ne veut pas dire qu’elle n’a pas encore quelques surprises en réserve, en particulier pour les amateurs de randonnées. C’est à l’occasion d’un voyage professionnel que je me suis rendu à Calvi, pour la deuxième fois en dix ans. Comme la première fois, je n’ai pas vraiment eu l’occasion d’explorer la ville, au contraire de ses alentours, un paradis pour tout marcheur qui se respecte.
Prenez la citadelle de Calvi, érigée à l’époque de l’occupation génoise. Si vous n’en avez pas encore fait le tour, c’est l’occasion de parcourir ses ruelles pavées et ses remparts. Construite sur un promontoire rocheux, elle surplombe la ville et est classée Monuments Historiques. Elle abrite notamment la Cathédrale St-Jean Baptiste ou encore la maison de Christophe Colomb… Il s’agit sans doute de LA visite à faire lorsqu’on séjourne à Calvi, et il d’ailleurs possible d’en faire une visite libre, audio guidée ou façon chasse aux trésors pour les enfants, avec l’office de tourisme.
La citadelle offre ainsi de superbes points de vue sur la baie de Calvi. C’est de là que vous pourrez apercevoir l’autre côté de la baie, la pointe de la Revellata. A son sommet se dresse le phare de la Revellata, ce qui la rend facilement reconnaissable. Si comme moi, vous ressentez soudainement l’envie d’aller jusque là-bas pour voir le phare de plus près, sachez que c’est possible. C’est finalement assez logique mais rejoindre à pied la pointe de la Revellata depuis la citadelle se fait sans trop de difficulté, via le sentier qui longe le littoral, appelé sentier des douaniers ou simplement sentier du littoral.
Il faut compter au minimum 1h30, voire deux heures en comptant les arrêts pour admirer le paysage, pour aller jusqu’à la pointe de la Revellata. Au total, il faut donc prévoir trois heures pour l’aller-retour, une balade d’une douzaine de kilomètres sans gros dénivelé. Il faut par contre penser à bien s’équiper : ne pas oublier de bonnes chaussures ! Le sentier a beau être aménagé, il est principalement constitué de terre et de roches, ce qui le rend particulièrement peu agréable en tongs !
Il faut surtout emporter suffisamment d’eau et se couvrir de crème solaire. S’il y a bien un peu de végétation le long du littoral, il y a des endroits où se retrouve exposé en plein soleil pendant un certain temps, suffisamment longtemps pour se retrouver cramé et déshydraté en bout de course, en particulier en été. Déjà à la fin avril, il faisait suffisamment chaud pour ne pas me donner envie de m’y aventurer sans gourde…
De la citadelle, il faut donc prendre la direction du « Monumento Ai Caduti E Madonnina », cette croix érigée en mémoire des 400 civils morts en mer lors de la première guerre mondiale. De là, le sentier apparaît clairement et il ne reste plus qu’à le suivre le long des falaises.
Au printemps, le maquis qui s’étend sur la côte donne de belles couleurs aux falaises. De fleurs, qu’il s’agisse d’espèces locales ou invasives, comme les griffes du diable, s’épanouissent avant de se faire dessécher par le soleil et les températures estivales. Pour les botanistes en herbe, c’est la saison idéale.
Les adeptes de baignade préféreront se lancer sur le sentier des douaniers en été. Il y a en effet plusieurs criques et plages sur le chemin, dans lesquelles il est possible de s’aventurer pour s’arrêter quelques instants, piquer une tête pour se rafraîchir, voire faire un peu de snorkeling. Si les premières sont souvent vite peuplées en été, les plus éloignées peuvent être plus intimistes. En avril, l’eau était aux alentours des 15 degrés et je ne sais pas quel est votre degrés de frilosité, mais c’était bien trop frais pour moi.
Au niveau du sentier du littoral en lui-même, s’il m’était inconnu jusqu’alors, je n’étais pas le seul à le découvrir ce jour-là. Je me suis parfois retrouvé tout seul à contempler les eaux turquoises de la méditerranée mais j’ai également croisé pas mal d’autres touristes venus se perdre comme moi dans la nature. On comprend facilement pourquoi, tant le paysage est magnifique. Au fur et à mesure qu’on s’éloigne de Calvi, on obtient en plus une vue magnifique sur Calvi et sa citadelle.
Au bout du sentier, un dernier chemin mène à un belvédère qui fait face à l’immensité de la mer. Si vous êtes chanceux, et en fonction de l’état de la mer, vous pourriez être en mesure d’observer des dauphins depuis ce magnifique point de vue. Un matin, j’ai pu en observer quatre, même s’ils étaient à bonne distance. Je n’étais malheureusement pas équipé pour les prendre correctement en photo…
Tant qu’à être arrivé juste là, vous pouvez également grimper jusqu’au pied du phare qui surplombe la falaise. Le phare de la Revelatta date de 1838 et ne visite malheureusement pas. Il est également interdit d’en faire le tour, celui-ci étant à présent une propriété privée. De fait, on ne voit pas grand chose de plus par rapport au belvédère, sinon le phare lui-même, mais il aurait été dommage de faire tout ce chemin sans l’approcher.
De là, deux possibilités s’offrent à vous. Si vous n’êtes pas encore rassasié, vous pouvez, depuis le bas du phare, emprunter le Chemin des Crêtes, qui va, comme son nom l’indique, le long des crêtes, vous permettant d’observer l’autre face de la pointe de la Revellata. Une boucle pour ramène ensuite sur le sentier des douaniers, à suivre en sens inverse jusqu’à Calvi. Je me suis de mon côté contenté de revenir sur mes pas pour rester sur le sentier du littoral.
Sachez enfin que, si vous êtes en voiture ou si vous passez dans la région, vous pouvez aussi commencer la balade au niveau du parking qui marque le début de la piste, peu après l’embranchement pour le belvédère de Notre Dame de la Serra. Je ne vous conseille pas de vous aventurer sur la piste en voiture, à moins d’être équipé d’un 4×4 et d’être habitué de ce genre de chemin caillouteux.
Mais je trouve préférable de partir de Calvi. D’une part, parce que le sentier du littoral offre plus de diversité, au niveau des plages, des criques et des paysages. Ensuite parce que partir du parking vous amène à rencontrer quelques motos et autres engins motorisés, ce qui est tout de même bien moins calme et sympathique que de faire cette promenade au départ de Calvi.