Survivre à l’hiver québécois

S’il fallait choisir une saison pour se rendre au Québec, je conseillerais sans aucune hésitation l’automne. Le printemps indien existe bel et bien en Amérique du Nord et constitue le temps parfait pour découvrir la belle province. Il ne fait ni trop chaud, ni trop froid, les arbres prennent de belles couleurs… Il faut néanmoins reconnaître qu’à choisir l’automne, on perd la spécificité du climat canadien et du rude hiver québécois.

Aussi, si vous êtes adeptes de ski, de balades en traîneau à chiens ou d’autres activités hivernales, oubliez le paragraphe précédent et mettez le cap sur Montréal en janvier. Voir une grande ville recouverte d’épaisses couches de neige reste inédit pour la plupart des Européens, jusqu’à même leur faire un peu peur. Alors, l’hiver québécois est-il aussi terrible qu’on se l’image ?

L’hiver, une saison impitoyable ?

Mettons d’abord les choses au clair. L’hiver n’est pas le même partout au Canada. Les températures sont plus douces à l’Ouest (entre 0°C et 7°C à Vancouver), glaciales au Nord (souvent -30°C et moins) et variées entre 0 et -40°C au Québec. Les chutes de neige sont souvent en adéquation avec ces différences de températures. Aussi, un Canadien qui vivra à Toronto vous dira que l’hiver au Québec n’a rien d’impressionnant.

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Pourtant, vous avouerez que -30°C, c’est déjà pas mal. Et pourtant, certains Québécois vous expliqueront qu’ils ont eu bien plus froid à Paris que par chez eux. Pourquoi ? Parce que le climat est réputé plus humide en France.

Au Québec, le froid est donc plus sec. Cela veut-il dire qu’on peut se balader tranquillement en short par -30°C ? Certainement pas. Je me souviens particulièrement d’une montée au Mont Royal où j’ai cru que j’allais devoir me faire amputer des deux mains malgré mes gants. Voyez-vous, il y a au Québec ce qu’on appelle le « facteur vent », qui influe sur la température ressentie. En pratique, cela veut dire que plus il y a de vent, plus vous allez avoir froid.

Sous des trombes de neige ?

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Heureusement, il ne neige pas tous les jours. Par contre, lorsque les flocons se mettent à tomber, ce peut-être sous la forme d’une simple averse mais aussi sous la forme de tempêtes qui durent un voire plusieurs jours. Je me souviens de ma première tempête avec nostalgie. Le spectacle est presque magique… Il perd par contre beaucoup de sa magie lorsqu’il se répète encore et encore. On compte en moyenne 2 à 10 tempêtes de neige par hiver (statistique sortie de mon chapeau pour l’occasion).

Mais les Québécois sont bien préparés. Les rues ont à peine le temps de se recouvrir d’un blanc manteau qu’elles sont, tout comme les trottoirs, aspergées de sel. D’immenses déneigeuses balaient les routes tandis que la neige est emmenées par des camions on ne sait où. Jour et nuit, les ouvriers de la ville s’affairent pour que le lendemain, vous puissiez sortir sans aucun problème. C’est l’avantage de Montréal et de Québec et c’est un peu moins vrai en région.

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Autre avantage de Montréal, la ville souterraine. Pour répondre à la question que tout le monde se pose : non, personne ne vit dans la ville souterraine. Il s’agit simplement d’un réseau de galeries reliant les stations de métro du centre-ville aux grands centre commerciaux environnant. Pratique pour magasiner durant la fin de semaine, ou si vous travaillez là, mais c’est tout. Le reste du temps, bien sûr qu’il faudra attendre le bus sous la neige ou marcher dans le vent jusqu’au métro le plus proche.

Lutter contre le froid

Alors, comment font-ils les Québécois pour affronter le froid ? Ils s’équipent en conséquence. D’abord au niveau des vêtements. L’idéal par exemple est d’avoir des chaussures, voire des bottes, imperméables à l’extérieur et rembourrées à l’intérieur. Les gants sont obligatoires, tout comme le bonnet et l’écharpe (à remonter jusqu’au dessus du nez pour se protéger du vent).

IMG_7880Bien sûr, un manteau chaud est indispensable. Si vous ne trouvez pas ce qu’il vous faut en Europe (c’est plus facile à trouver sur place en seconde main par exemple, sur Kijiji ou au Village des Valeurs), optez pour plusieurs couches de t-shirts, sous-pull et pulls. Pour les plus frileux, pensez au caleçon long en dessous du pantalon. J’en riais avant d’essayer, mais pour mes jours les plus froids dans les hauteurs des Laurentides, je n’ai pas hésité longtemps.

De manière générale, à moins d’y être allergique, le froid et la neige sont très supportables. Je préfère mille fois la neige à la pluie pour ma part, et j’ai tendance à moins me souvenir des moments où j’ai eu froid que des moments où j’ai eu trop chaud (comme à chaque fois que j’entrais dans une station de métro).

Côté vie pratique, les Québécois prennent aussi soin de leurs appartements. Bizarrement, ceux-ci ne sont pas toujours construits pour affronter l’hiver (on pourrait même dire qu’ils sont en carton). Par exemple, pour les fenêtres, il est courant de les recouvrir de plastique pour les isoler davantage… et ne plus pouvoir les ouvrir avant le printemps. Efficace mais je n’ai jamais compris pourquoi le triple vitrage n’était pas intégré en premier lieu.

Autre aspect, pour faire mes courses à Montréal, je n’avais heureusement pas à faire des réserves pour le mois. On trouve des supermarchés régulièrement et le plus proche était à moins de 10 minutes de mon appartement. En cas d’urgence, il y a ce qu’on appelle les dépanneurs, qui sont l’équivalent de l’épicerie du coin. Comme le nom l’indique, ça dépanne !

Alors, pas si difficile de survivre à l’hiver québécois, n’est-ce pas ? Surtout qu’en cas de déprime, les Québécois savent s’amuser et reléguer les idées noires au placard ! Entre l’Igloofest, la Fête des Neiges, Montréal en lumière, le Carnaval de Québec… le choix est vaste. Allez, vivement l’hiver prochain !

(Rappelez-moi de vous expliquer pourquoi aller l’été au Canada peut se révéler aussi délicat que d’y aller en hiver)

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