Las Vegas, sans la gueule de bois

« Sin City », ou la ville de tous les péchés. Tout le monde connaît Las Vegas, cet espèce de gigantesque parc d’attractions pour adultes consentants. Il y est toujours question de sensations fortes, mais les vices ont remplacés les manèges. A Las Vegas, Les bars sont ouverts vingt-quatre heures sur vingt quatre, sept jours sur sept. A Las Vegas, on peut tout faire : boire de l’alcool en pleine rue, fumer dans les restaurants et autres places publiques, promouvoir ouvertement la prostitution , tirer à la mitraillette… Peu importe les conséquences puisque, de toute façon, ce qui se passe à Vegas reste à Vegas.

Avec ses hôtels aux couleurs vives et aux styles tapageurs, ses néons aveuglants et sa pollution sonore omniprésente, Las Vegas peut faire peur. Qui pourrait avoir envie d’y faire halte si ce n’est pour y faire les 400 coups et y faire son remake personnel de The Hangover ? Et pourtant ! Loin de son image de débauche, Las Vegas figure dans mon panthéon des meilleures destinations, celles qui m’ont transporté et qui me font encore rêver aujourd’hui. Tout ça en étant resté parfaitement sobre durant l’ensemble du séjour. Pourquoi ?




Si beaucoup d’européens découvrent Las Vegas lors d’un road trip dans l’ouest américain, et prennent donc la route avec leur voiture de location pour y parvenir, c’est pour ma part en avion que je suis arrivé en ville. L’aéroport McCarran se trouve à quelques minutes à peine du Strip, l’avenue principale qui traverse Las Vegas, et il est donc très facile d’aller de l’un à l’autre. Quand je suis sorti de l’aéroport, j’ai eu le choix entre plusieurs compagnies de taxi, sans qu’aucune ne se distingue vraiment. Comment faire son choix alors ? A moins que vous ne souhaitiez faire le trajet en limousine (il faudra y mettre le prix du coup), faites comme moi et prenez le moins cher. N’hésitez pas à aller d’un stand à l’autre pour comparer les prix, sauf si vous êtes trop encombrés par votre valise. Une fois le taxi choisi, il faut simplement donner le nom de son hôtel et le chauffeur va attendre que sa navette soit assez remplie pour commencer son tour de Las Vegas. On passe alors aux différents hôtels avant d’arriver au sien.

Cette première traversée m’a donné un aperçu très différent de la ville par rapport à ce que j’avais en tête. Là où on voit souvent Las Vegas et ses lumières briller dans l’obscurité de la nuit, je l’observais à travers la vitre du taxi sous le soleil éclatant du Nevada. Comme quoi, on peut porter des lunettes de soleil à Las Vegas pour une autre raison que pour cacher sa gueule de bois. Après m’être enregistré à l’hôtel Excalibur, mon château pour la durée du séjour, je tente ma première sortie sur le Strip. Si je me rendrais compte plus tard que les trottoirs sont de plus en plus fréquentés à mesure que l’heure avance, il y a déjà du monde à cette heure du jour. Du spectacle de rues aux animations déguisées (je ne tarde pas à croiser un Jack Sparrow ou un Stormtrooper), le touriste diurne n’est pas négligé ! Moins grand public, je reçois aussi mes premières sollicitations non désirées, sous la forme de dépliants pour des services de prostituées. Pas de doute, on est bien dans la ville du péché…

Welcome to the fabulous hôtels

Après avoir marché des tours de l’Excalibur jusqu’au chapiteau du Circus Circus, je m’arrête. Ici, les hôtels se font plus distants les uns des autres et je me rends compte que j’ai passé l’équivalent du centre-ville. J’ai pu observé le décor impressionnant que forment les hôtels de l’extérieur, il est maintenant temps d’aller voir à l’intérieur ! Car oui, pour moi, l’intérêt principal de Las Vegas, ce ne sont pas ses casinos mais les hôtels qui les abritent. Prenez le Paris, avec sa réplique de Tour Eiffel qui attire tous les regards à l’extérieur. Les concepteurs de l’hôtel ont poussé le soucis du détail jusqu’à reproduire des ruelles du vieux Paris à l’intérieur ou à diffuser de la musique française jusque dans les toilettes !



J’ai commencé par l’hôtel Paris, sans doute par chauvinisme, mais ce n’est pas le plus impressionnant. J’ai été encore davantage marqué par le Venitian, qui s’inspire lui de Venise. Ici, c’est sur les pavés d’une reproduction de la place Saint Marc qu’on se promène à l’extérieur. A l’intérieur, on a la possibilité de faire un tour en gondole sur de faux canaux ! Las Vegas tient décidément bien haut son titre de royaume de la démesure. Autre passage obligé, le Caesar Palace. Ses galeries commerçantes s’insèrent dans un ensemble de colonnes baroques, les fontaines et les sculptures s’enchaînent en donnant l’impression d’évoluer dans le décor luxueux des plus grands palaces romains.

S’il s’agit là de mon top 3 des hôtels à voir à Las Vegas, les autres ne sont pas non plus à négliger et chacun d’entre eux essaiera de vous attirer dans ses griffes. Le New York New York dispose par exemple d’un rollercoaster qui passe à l’intérieur avant d’en ressortir. A ce titre, ce n’est pas le seul hôtel à proposer des sensations fortes : le Circus Circus ou le Stratosphere disposent eux aussi de grands huit pour vous mettre la tête à l’envers. Quand je disais que Las Vegas était un parc d’attraction pour adultes, ce n’était pas à la légère… Ceux qui préfèrent garder les pieds sur terre pourront rester devant les fontaines du Bellagio pour en admirer la douzaine de chorégraphies différentes (toutes les 30 minutes l’après-midi, tous les 15 minutes après 20 heures) ou se donneront rendez-vous aux pieds du Mirage pour assister à l’éruption de son volcan (à 20 heures, 21 heures et 22 heures).


Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai parcouru le Strip pour aller de l’un à l’autre, admirant leur grandiloquence tant à la lumière du jour que dans la pénombre du début de soirée. Inutile de dire qu’en pleine nuit, la ville revêt un autre aspect, parfois moins reluisant mais tout aussi clinquant. Il est par contre un peu plus difficile, voire impossible, de savoir s’il fait nuit et jour une fois à l’intérieur des hôtels. Tout semble avoir été fait pour vous faire ignorer le temps qui passe…

Je terminerais mon tour des hôtels en mentionnant l’existence des monorails qui côtoient le Strip, permettant par exemple d’aller du Mandalay Bay à l’Excalibur, en traversant le Luxor, ou du MGM Grand au SLS pour sa ligne la plus longue. Attention, n’espérez pas admirer le paysage en montant à bord de ces monorails, puisqu’ils longent une avenue parallèle. Par contre, si vos pieds sont fatigués, ça peut être une solution. Certains sont gratuits, d’autres demande une aumône de 5$ (gratuit pour les moins de 5 ans).

Las Vegas, what else ?

Après vous avoir fait faire le tour des hôtels, va-t-on enfin parler casino ? Non, malheureusement, je ne pourrais pas vous aider à jouer à Rain Man, je n’ai fait que jeter un œil curieux aux machines à sous et aux joueurs de poker. Ce que je peux vous dire, par contre, c’est que des hôtesses vous attendent à l’entrée de chacun des casinos, histoire de vous attraper et de vous encourager à jouer, en proposant de vous expliquer le fonctionnement de tel ou tel jeu. Notez qu’elles vérifient quand même bien au préalable que vous êtes majeurs…

Outre les casinos, qu’y a-t-il d’autre à faire à Las Vegas ? J’ai parlé de parc d’attractions, j’aurais aussi pu parler de spectacle permanent. Je pense qu’on compte presque autant de salles de spectacles en ville qu’il y a de casinos, proposant pour l’essentiel des comédies musicales ou des concerts. N’étant pas fan de Cher, j’ai choisi d’aller voir l’adaptation du Roi Lion le temps d’une soirée mémorable. C’est simple, à la sortie de la salle, j’étais prêt à y retourner illico.

Par contre, il est vrai qu’aller voir un spectacle à l’étranger pose toujours la question de la langue. Dans mon cas, mon niveau d’anglais était largement suffisant pour suivre le Roi Lion, d’autant que je connaissais déjà l’histoire. Si vous craignez de ne pas suivre l’histoire, vous pouvez optez pour un spectacle du Cirque du Soleil, dont les mises en scène sont souvent plus abstraites, misant davantage sur le visuel que sur les dialogues. Dans tous les cas, tous ces divertissements coûtent souvent assez cher, donc préparez votre portefeuille. Oui, Las Vegas est une ville chère.

Si vous cherchez enfin d’autres moyens de dépenser votre argent que les jeux de hasard, les attractions ou les spectacles, optez pour le shopping. Certes, Las Vegas n’est pas la capitale de la mode, mais elle propose un grand nombre de magasins de marques ou d’outlets proposant des prix intéressants sur un large choix d’articles. J’arrête là le téléshopping, mais sachez qu’il y a de quoi faire chauffer votre carte bancaire et, contrairement aux machines à sous, vous êtes sûrs de repartir avec quelque chose.


Pour ma part, je suis reparti de Las Vegas avec des images plein la tête (et une paire de nouvelles chaussures). Que retenir ? Le faux pont de Brooklyn qui longe le New York New York, le McDonald’s ou le magasin M&M’s géants, le petit restaurant italien à l’ambiance mafieuse ou les hamburgers du Fat Burgers, la pyramide et les sphynx du Luxor, … ? La liste est sans fin. Je n’ai pas vécu mon séjour à Las Vegas comme un city-trip dans une grande ville américaine, je l’ai vécu comme une expérience au sens propre. L’espace de quelques jours, j’ai perdu pieds avec la réalité pour entrer dans un monde de tous les possibles, furent-ils extravagants ou déviants, et je n’ai eu besoin ni d’alccol, ni de drogue, ni de jouer à la roulette pour me laisser entraîner par le manège. Si je n’ai donc qu’un conseil : attachez votre ceinture, enjoy the ride.

Et n’oubliez pas d’aller faire un tour jusqu’au fameux signe Welcome to Fabulous Las Vegas : par jour de forte affluence, il faut faire la file et attendre son tour pour avoir droit à sa photo devant l’iconique panneau, mais ce serait quand même dommage de passer à côté. La plupart des gens y vont à pied (10 minutes à pied depuis le Mandalay Bay) mais on peut aussi y aller en bus.

Infos pratiques

  • Si vous avez le choix, essayez d’aller à Las Vegas en semaine plutôt qu’un week-end. Non seulement il y aura moins de monde, mais en plus, le prix des hôtels sera plus accessible.
  • N’oubliez pas de vous renseignez sur la tenue des conventions qui transforment Las Vegas le temps de quelques jours, comme le CES (sauf si c’est ce que vous recherchez).
  • La météo est aussi à prendre en compte. Le mois de juillet est l’un des moins cher, notamment parce qu’il fait très chaud à Las Vegas à cette saison. De mon côté, j’y suis allé en mars et j’étais déjà parfois en t-shirt. C’était parfait.

Si vous voulez en savoir encore plus sur Las Vegas, je lui ai dédié un épisode de Partir Un Jour, le podcast voyage mensuel que j’anime en compagnie d’Aurélie, du blog Sauts de Puce.

2 Replies to “Las Vegas, sans la gueule de bois”

  1. Las Vegas, j’adore. Je m’y suis mariée, sans Elvis ni chapelle et avec un témoin attrapé dans la rue ! Je pense m’y rendre une troisième fois en septembre 2019; C’est dire que je suis tout à fait ok avec vous. Chouette blog que je vais prendre plaisir à suivre et magnifiques photos.

    1. Je n’ai pas abordé la question du mariage à Las Vegas, mais avec le nombre de chapelles et d’options disponibles, c’est une des autres activités qu’il peut être amusant de tester 🙂

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