Un week-end insolite à Paris

Paris sera toujours Paris. Ses incontournables ne changent pas au fil des ans mais il y a toujours de nouvelles voies à explorer. Si avez déjà visité la Tour Eiffel, l’Arc de Triomphe, le Louvre, Notre Dame, le Jardin du Luxembourg… Que vous reste-t-il à voir ? Énormément de choses. Visiter Paris autrement, c’est possible, seul, en couple ou avec des enfants. Et si je ne prétends pas vous emmener dans les catacombes, au sommet d’un point de vue inconnu ou au cœur d’une communauté alternative, je vous propose quelques idées pour redécouvrir Paris, le temps d’un week-end.

La coulée verte

J’adore me promener à pieds dans les villes que je visite et Paris ne fait pas exception. Je ne sais plus dire combien de fois je suis parti de la pyramide du Louvre pour traverser le Jardin des Tuileries et passer la place de la Concorde, descendre les Champs Élysées jusqu’à l’Arc de Triomphe… mais je l’ai fait suffisamment pour connaître par cœur les bâtiments qui bordent l’itinéraire et dont l’architecture mérite qu’on s’y arrête, comme le Petit Palais. Par contre, cette promenade assez touristique et résolument urbaine ne plaira pas à tout le monde ou, en tout cas, pas au point de la faire plusieurs fois comme moi.

La dernière fois que je suis allé à Paris, alors que je séjournais dans le 12e arrondissement, je suis tombé par hasard sur une promenade aux tonalités beaucoup plus champêtres, tout en étant en pleine ville. Je veux bien sûr parler de la coulée verte René-Dumont. Anciennement nommée « promenade plantée » (un nom qui était sans doute plus poétique, si vous voulez mon avis), la coulée verte suit le tracé d’une ancienne voie ferroviaire sur 4,5 kilomètres et permet d’aller de la place de la Bastille (Avenue Daumesnil) au boulevard périphérique (Porte de Vincennes). Pour ceux qui connaissent, c’est cette promenade qui a inspiré la High Line Park de New York.

La balade est étonnante. Alors que j’étais tout près de la station de métro Picpus, je suis tombé sur un panneau indiquant la présence de la coulée verte et, décidant de plonger dans l’inconnu (note au voyageur : toujours laisser la place à l’imprévu dans son voyage), j’ai suivi la promenade à travers des tunnels, des parcs et des jardins, pour enfin monter au-dessus du viaduc des Arts. Du haut de ses sept mètres, on surplombe Paris tout en étant entouré d’arbres et de bambous. L’alliance de la végétation sauvage qui devait envahir l’ancienne voie de chemin de fer et un paysagisme savamment orchestré fonctionne à merveille, au point qu’on en oublierait presque qu’on est encore dans Paris.

Jee n’ai rencontré que quelques promeneurs et joggeurs sur mon chemin, alors que le temps était clairement au beau fixe. Une parenthèse loin de la foule déchaînée ? Pas forcément. Il paraît que certains week-ends, lorsque le soleil pointe le bout de son nez, il peut vite y avoir foule. Si vous n’avez pas la possibilité d’y aller en semaine, il ne vous reste plus qu’à faire comme moi et à croire en votre bonne étoile.

Heures d’ouvertures : de 8h30 et jusqu’à 21h30 en été.
En savoir plus sur la coulée verte ou télécharger le plan.

Le Musée des Arts Forains

Au contraire de mon passage sur la coulée verte, totalement improvisé, ma visite au Musée des Arts Forains était tout à fait planifiée. J’ai depuis longtemps arrêté d’essayer de recenser les musées de Paris, tant ils sont nombreux et tous plus intéressants que les autres. Sur un week-end, je n’avais pas envie d’affronter les longues files d’attentes qu’on trouve à l’entrée des musées parisiens les plus renommés et j’ai préféré m’intéresser à un autre type de patrimoine, celui des fêtes foraines.

Caché derrière de hauts murs en plein Bercy, le Musée des Arts Forains cache bien son jeu. Ici, pas de foule. Forcément, il s’agit d’un musée privé, pas d’un musée public, et il ne reçoit ses visiteurs qu’à des moments bien précis. Il faut donc réserver sa « visite spectacle », par internet ou par téléphone, à l’un des horaires proposés. Les heureux élus se retrouvent ensuite à l’heure dite devant un grand portail, par lequel on pénètre à l’intérieur une petite cour à la décoration inspirée d’Alice au Pays des Merveilles.

On reste quelques instants à rêvasser en regardant partout autour de soi avant qu’une guide n’apparaisse – car il faut le savoir, toutes les visites au Musée des Arts Forains sont guidées. Je ne sais pas si tous les guides du musée se valent, mais celle à laquelle j’ai eu droit était haute en couleur et contribuait en grande partie au charme de la visite. Elle forçait à loisir son accent parisien et n’hésitait pas à se mettre en scène au milieu des décors de fête foraine.

Only went to one museum during this trip, but I think the Musée des Arts Forains (the Museum of Fairground Arts) was the best choice. #paris #museedesartsforains

Je ne sais pas vraiment si on peut parler de visite d’ailleurs. Il s’agit plus d’une expérience. On passe de salles en salles, d’univers en univers, d’époques en époques. Plus que de simples spectateurs, les visiteurs deviennent acteurs du musée en testant les manèges et les attractions d’un autre temps. Un endroit rêvé pour les enfants ? Oui ! Mais pas seulement. Si les enfants sont évidemment invités à courir au milieu des salles, à jouer, chanter ou danser, les adultes ont aussi de quoi faire. On apprend par exemple que les manèges du début du siècle dernier n’étaient pas du tout pensés pour les enfants mais bien pour les adultes, et il faut donc faire une certaine taille pour les actionner. On a beau être entre parfaits inconnus, quand tout le groupe se met à pédaler pour actionner l’antique manège à sensations, on éclate de rire comme avec de vieux amis.

Je retiendrais encore le spectacle de sons et lumières avec les automates, une petite merveille, ou la course des garçons de café (si vous allez y faire un tour, vous comprendrez instantanément à quoi je fais référence) que j’ai remporté !

Musée des arts forains

Difficile de s’extraire de l’atmosphère si particulière qui règne entre les murs de ce musée, entre masques de carnaval, forains tous droit issus de la caravane de l’étrange ou autres mondes oniriques. Après 1h30, voire deux heures de visite, il faut pourtant revenir dans Bercy ! L’avantage du quartier, c’est qu’on y trouve facilement des restaurants où manger un morceau après la visite. On peut aussi aller continuer de rêvasser dans le parc de Bercy, juste à côté, face à la Grande Bibliothèque.

Prix d’entrée pour les adultes : 16€ ; enfants : 8€
Adresse : 53 avenue des Terroirs de France, 75012 Paris.

Comme alternative, et dans un tout autre domaine, je peux aussi mentionner le Musée des Arts Ludiques qui reste très intéressant si on est à la recherche d’un musée différent. Il propose toute l’année des expositions temporaires, comme l’art de Ghibli, de Disney, des studios Aardman, ou encore centrées sur les super-héros Marvel ou DC. A l’heure où j’écris ses lignes, le musée est malheureusement en cours de déménagement, mais c’est à garder à l’esprit si le domaine vous passionne et que vous prévoyez un séjour à Paris.

Redécouvrir Montmartre

Là, je sens que vous vous posez des questions. Je vous propose un week-end insolite à Paris et je liste Montmartre, l’un des passages obligés de la ville lumière, qu’on connaît déjà par cœur. Et pourtant ! Si vous pensez avoir déjà fait le tour de la butte aux artistes, jusqu’au Sacré Cœur, sachez qu’il existe certains moyens pour découvrir le quartier autrement.

shadowcat-daddy

Pour rester dans le domaine du ludique après le Musée des Arts Forains, je vous invite à un jeu de piste dans le quartier d’Amélie Poulain. En fait, ça ne se limite pas à Montmartre. Il existe des sites sur lesquels on trouve des itinéraires à suivre dans tout Paris mais avec des indications un peu particulières : énigmes, rébus… Il faut chercher la prochaine pièce du puzzle pour s’assurer d’être sur le bon chemin et se laisser ainsi guider. Il en existe pour tous les goûts ! Du livret Muses et Musées à acheter et qu’on reçoit par la poste à la partie de Qui Veut Pister Paris qu’on réserve à l’avance, si on préfère être guidé, on trouve forcément chaussure à son pied.

Square Suzanne Buisson

Pour mon week-end, je préférais garder un peu de liberté et pouvoir me promener à mon gré. J’ai donc choisi une des promenades à énigmes de Paris Le Nez En L’Air. Le but est, comme le nom l’indique, de se promener le nez en l’air à la recherche de détails d’architecture, de plaques commémoratives, etc. Il faut être très attentif et prêter attention à des détails qu’on manquerait complètement d’habitude, au risque de se perdre. Totalement gratuite, cette traversée de Montmartre manque peut-être un peu (beaucoup) de mise en contexte mais permet déjà de jouer modestement les aventuriers en s’aventurant dans Montmartre sans plan, avec des indications opaques pour seule boussole. N’oubliez pas d’emporter la solution de la balade avec vous !

Montmartre

Depuis la porte Montmartre jusqu’à la place du Tertre, il faut parfois s’y prendre à deux fois pour comprendre et trouver ce dont il est question. Forcément, à mesure qu’on se rapproche du Sacré Cœur, on fait quelques détours pour profiter du coin. Si, par exemple, vous n’avez jamais monté les 300 marches qui mènent au sommet du Dôme du Sacré Coeur, c’est l’occasion. La plupart des touristes font l’économie des 6 euros que coûte l’accès à ce magnifique panorama à 360° sur Paris.

Il ne reste plus ensuite qu’à redescendre de la butte, ce qui est certes un peu plus facile que de monter, mais à peine moins fatiguant. Je retiendrais de ma balade une rencontre avec le passe-muraille, avec un Saint Denis qui avait toujours sa tête entre ses mains, le clos Montmartre et ses vignes et l’église Saint-Jean de Montmartre, de style Art Nouveau, qui avec sa façade en briques et ses céramiques, détonne dans le paysage.

L'église Saint-Jean de Montmartre, rue des Abbesses

La Cité Internationale Universitaire

Si je ne l’ai pas découverte au profit d’un week-end mais bien à l’occasion d’une journée professionnelle à Paris, je trouve que la Cité Internationale Universitaire peut tout à fait s’ajouter au programme. Rien ne m’avait préparé à son architecture et à sa démesure, en plein 14e arrondissement. Fondée au lendemain de la première guerre mondiale, la Cité Internationale Universitaire de Paris (ou CIUP) possède un campus de 34 hectares dans lequel il est possible de se promener librement, entre les heures d’ouverture évidemment.

Si la CIUP a pour but premier d’accueillir 12 000 étudiants, chercheurs ou artistes du monde entier, il est possible de pic-niquer ou de jouer au ballon dans son parc, ou même d’aller manger à sa cafétéria.

Je n’ai malheureusement pas eu le temps de faire le tour de ses 40 pavillons, censés refléter les styles architecturaux d’autant de pays différents, mais le peu que j’en ai vu me permet déjà de vous conseiller d’y faire un saut. Des visites guidées sont également organisées (12 euros en plein tarif) et permettent d’accéder à des endroits sinon fermés au public.

CIUP (Cité internationale universitaire de Paris) : 17, bd Jourdan, 75014 Paris
Ouvert tous les jours de 7h à 22h
RER B (ou tram) : Cité Internationale Universitaire / parc Montsouris

Vous l’aurez compris, ces différentes propositions sont toutes adaptées à un week-end en famille à Paris et les enfants trouveront forcément leur compte, que ce soit lors d’une promenade sur la coulée verte, au Musée des Arts Forains, à chercher les différents indices d’une chasse au trésor pas comme les autres dans Montmartre, ou en pic-niquant à la Cité Internationale Universitaire. J’espère que ces quelques propositions vous permettrons de faire connaissance avec un Paris un peu moins connu des touristes mais surtout, de passer un bon week-end dans la ville lumière !

2 Replies to “Un week-end insolite à Paris”

  1. Belle sélection ! Je vous confirme pour la Coulée Verte, en semaine il n’y a pas grand monde. Par contre le week-end (surtout quand le soleil est au rendez-vous), c’est une autre affaire 😉

    1. Merci pour la confirmation !

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