Un soir au Grand Stade de Lille

Autant préciser les choses dès le départ, je ne suis pas un fan de foot. De manière générale, regarder un match à la télévision ne m’intéresse pas et le foot en lui-même ne m’attire pas assez pour soutenir une équipe avec régularité. Ceci étant dit, je trouve incroyable l’ambiance qui peut régner dans les stades, que ce soit en football, en basket ou en hockey d’ailleurs. Aussi, lorsque l’occasion s’est présentée d’aller voir un match au nouveau stade de Lille, il n’a pas fallu me pousser beaucoup.




Le Grand Stade Lille Métropole, ou Stade Pierre Mauroy, c’est toute une saga en vingt-quatre épisodes. Même en étant lillois, l’affaire était un peu compliquée à suivre. Il y a quelques années, le stade officiel du LOSC (Lille Olympique Sporting Club) était le Stade Grimonprez-Jooris et se trouvait directement dans la ville, à proximité de la citadelle. Mais lorsqu’il s’est révélé impossible à rénover et à agrandir, à cause de la proximité de la citadelle justement, il a fallu chercher ailleurs.

Pendant huit longues années, les spectateurs ont retrouvé les joueurs au Stadium de Villeneuve d’Ascq, un espace avant tout prévu pour l’athlétisme et manquant un peu de confort (c’est peu de le dire). Jusqu’à ce qu’en août 2012, le Grand Stade de Lille soit officiellement inauguré, toujours à Villeneuve d’Ascq, offrant 50 000 places aux supporters.

Avec sa forme particulière, qui évoque tant un parc aquatique géant qu’une soucoupe volante, et son format hors norme, le stade marque le paysage et on l’aperçoit de loin, dès l’autoroute. Ce stade, je l’ai vu construire (note au voyageur : ça fait toujours bien de pouvoir dire ça à ses enfants) et il était temps que j’aille voir à quoi ressemblait l’intérieur.

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J’aurais pu aller voir autre chose que le LOSC. Le Stade Pierre-Mauroy accueille aussi des concerts (sauf quand il fait trop froid, dixit Depeche Mode), du rugby et bientôt du handball. Mais comment mieux le découvrir sinon dans son rôle original ?

A la rencontre du Grand Stade

Ce soir-là, le match avait lieu à 21 heures. Barry, mon compagnon de voyage favori, ayant envie de manger un morceau avant le match, nous nous sommes rendu sur place un peu plus de deux heures avant. Le quartier du Grand Stade est très commercial, entre le Héron Parc, le centre commercial V2 et les nombreux restaurants qui l’entoure. Pourtant, nous avons dû tourner longtemps avant de trouver où nous garer. Le parking du restaurant était déjà rempli, et pas par des clients. Dédicace à ce supporter qui mangeait dans sa voiture, tout seul.

Pour éviter les problèmes, certains magasins ferment leur parking et la commune de Lezennes, toute proche, barre même ses rues les soirs de match. Inutile de dire qu’en sortant du restaurant, je ne me suis pas amusé à déplacer ma voiture pour essayer de la rapprocher du stade. Pourtant, des parkings ont été construits, certains gratuits étant plus éloignés et proposant un système de navette, d’autres payants étant plus proches mais moins utilisés. Le parking du Héron Parc est lui pris d’assaut. Je déconseille donc fortement d’arriver à la dernière minute.

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Marcher jusqu’au stade se fait facilement, et heureusement puisque selon le parking, il faut parfois compter un quart d’heure de trajet à pied. Les trottoirs ont été refaits et sont larges et bien éclairés. Une heure avant le début du match, je prends enfin la direction du stade proprement dit, qui brille de tout son éclat dans l’obscurité. La foule se presse déjà vers ses portes et me donne l’impression d’être un insecte fonçant droit sur une gigantesque ampoule. En fonction de sa place à l’intérieur, il faut ensuite trouver la bonne entrée, puis subir la fouille réglementaire.

Barry me conseille de prendre cette carte qu’une fille me tend. Il s’agit d’un billet à gratter permettant de remporter un lot à la mi-temps. Pourquoi pas. Les coursives qui font le tour de l’enceinte du stade sont pleines de monde. La disposition me fait penser au Centre Bell à Montréal, avec les vendeurs de sandwiches et de boissons installés avec régularité. Je n’ai pas regardé les prix (probablement un peu élevés), trop pressé de trouver mon siège.

Durant le match

Nous entrons dans l’arène comme de grands enfants, les yeux ébahis. Nous sommes dans le troisième plus grand stade de France, après le Stade de France et le Stade Vélodrome de Marseille. Le toit rétractable est fermé ce soir, ce qui devrait au moins nous protéger du vent et de la pluie s’il y en avait. Je pense immédiatement au Stade Olympique de Montréal, seul autre stade couvert où j’ai mis les pieds.

Stade Olympique de Montréal
Stade Olympique de Montréal

Nous nous asseyons tandis que les joueurs s’échauffent sur le terrain. Les places ne sont pas bien larges et les sièges en plastique plutôt basiques, mais je ne connais pas de stade de foot qui soit mieux organisé. J’en profite pour gratter le ticket que j’ai reçu à l’entrée. Chouette, j’ai gagné ! J’attendrais la mi-temps pour aller chercher mon lot. Pendant ce temps, deux animatrices se relaient sur les écrans géants pour faire patienter le public, et une volée de sièges est tirée au sort pour bénéficier d’un traitement spécial pendant le match. D’accord, je ne vais pas souvent voir un match, mais c’est comme ça ailleurs ?

De nos places, la vue sur le terrain est dégagée et j’ai entendu dire qu’il en était de même pour l’ensemble des gradins. L’ambiance est au rendez-vous, assurée par les supporters lillois, qui entonnent des chants, agitent leurs écharpes et leurs drapeaux, et soutiennent les dogues aux quatre coins du stade. La première partie du match se termine malheureusement sans qu’aucun but ne soit marqué.

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Comme prévu, je quitte ma place pour partir à la recherche du stand qui me délivrera mon lot. Je passe par les coursives, envahies par la fumée des nombreux fumeurs qui n’ont pas su tenir deux heures sans en griller une. Bizarre, je pensais pourtant l’ensemble du stade non-fumeur… Les coursives se transforment en labyrinthe lorsque je me rends compte que je dois courir de l’autre côté de l’enceinte pour trouver mon stand. Mais ma quête n’aura pas été vaine. Je reviendrais à mon siège juste à temps pour le début de la seconde mi-temps, une écharpe aux couleurs du club autour du cou.

Aftermatch

Un but annulé en fin de partie et le match se clôt sur un nul. Tant pis, le spectacle aura tout de même été au rendez-vous. Dommage que les écrans géants ne soient pas utilisés durant la rencontre pour retransmettre ce que captent les caméras (seul le score s’affiche) mais, comme je l’ai dit plus haut, la vue sur le terrain est déjà bien suffisante.

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J’ai passé un bon moment à essayer de me figurer ce à quoi pouvait ressembler le stade en configuration concert, sans vraiment y parvenir. Avec sa pelouse escamotable, on doit pouvoir avoir droit à une belle salle de spectacle… Moi qui n’aime habituellement pas les grandes salles de concert, si d’aventure un de mes groupes fétiches choisissait le Grand Stade, je me laisserais bien tenter.

Un dernier mot pour terminer sur la sortie des parkings : ne soyez pas pressés. Peut-être que ceux partis un quart d’heure avant la fin du match n’auront-ils pas eu de problème, mais pour les autres, il a fallu attendre au moins une demi-heure pour s’extirper des embouteillages. Tout le monde essaie de partir simultanément et les routes se retrouvent en conséquence bien vite bloquées. Les spectateurs venus grâce aux navettes ne sont pas mieux lotis, vu à quel point ils se retrouvaient serrés dans la boîte à sardine qui leur servait de bus. Si vous avez des suggestions pour éviter ces désagréments, n’hésitez pas à m’en faire part en commentaire !

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