L’Alsace en automne – Partir Un Jour #16

C’est aux derniers jours du mois d’octobre que j’ai pris la direction de l’Alsace. Tant pis pour les marchés de Noël, je voulais découvrir la région sans la foule, me balader entre ses vignes dorées, dans ses forêts ou dans ses petits villages traditionnels. J’avais initialement prévu d’y passer une semaine, de rayonner du Bas-Rhin au Haut-Rhin, mais j’ai finalement dû adapter mes plans et réduire la voilure. C’est donc à une escapade de quatre jours en terre alsacienne que je vous convie.

L’Alsace est aussi le sujet du seizième épisode de Partir Un Jour, le podcast voyage mensuel (ou presque… on a un peu perdu le rythme ces derniers mois) que j’anime en compagnie d’Aurélie, du blog Saut de Puce. Nous y abordons ce qui nous a marqué sur place, en bien ou en mal, nos mésaventures, mais aussi les immanquables, avec une proposition d’itinéraire pour couronner le tout. Un épisode qui aurait aussi pu s’appeler « L’Alsace sous la pluie » !

Partir Un Jour

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Magnifique Mont Sainte-Odile

Point de départ idéal de ma découverte de l’Alsace, le Mont Sainte-Odile m’a littéralement conquis. Pourtant, je ne venais pas sur place pour un pèlerinage, comme c’est le cas pour beaucoup de ses visiteurs. J’étais simplement intrigué par le couvent perché au sommet, à près de 800 mètres, et par son histoire. L’abbaye de Hohenbourg a en effet été fondée par Sainte-Odile elle-même, sainte patronne de l’Alsace.

Mont Sainte Odile

Mes premiers pas sur place annonçaient un séjour placé sous les meilleurs auspices. Un soleil automnal éclairait d’une lueur pâle un paysage qui s’étalait à perte de vue et j’avais trouvé une place sur le parking du premier coup (note au voyageur : il n’y a pas de petite victoire). Je suis entré dans le cloître de l’abbaye dans lequel régnait le calme et le silence. Quelques petits groupes de visiteurs étaient postés à l’extrémité de la cour, près du parapet, et je me suis donc joint à eux.

Si on cherche le plus beau point de vue sur l’Alsace, je serai tenté de dire qu’il se trouve au Mont Sainte-Odile. De là, on voit les forêts et les villages se perdre à l’horizon (il paraît qu’on peut même apercevoir la forêt Noire) et dans toutes les directions. On se laisse volontiers tomber sur un banc pour rester quelques minutes à contempler le panorama.

Remis du choc oculaire, je me suis tourné vers les murs de l’abbaye en elle-même, en commençant par entrer dans l’une de ses nombreuses chapelles. Je ne m’attendais pas à y découvrir de magnifiques peintures sur les plafonds, les murs, et des décors à chaque fois différents. Certes, il faut mettre une pièce dans la machine pour allumer la lumière et révéler les chapelles sous leur meilleur jour, mais l’entrée dans l’abbaye étant gratuite, il serait mal venu de s’en plaindre.

Si je n’ai fait qu’un bref passage dans la basilique de l’abbaye, je me suis par contre attardé dans le couloir attenant, par lequel on accède au tombeau de Sainte-Odile – un passage obligé. S’il y a peu d’explications sur place, un audioguide est disponible en location à l’accueil de l’abbaye et une application est téléchargeable gratuitement sur smartphone. De quoi combler les plus curieux.

Je mentionnerais encore le mur Païen, une enceinte de pierre qui fait le tour du Mont Sainte-Odile et que j’ai aperçu depuis ma voiture en redescendant. Des sentiers y mènent depuis l’abbaye, ce qui peut donner une jolie balade dans les bois pour peu que vous arriviez tôt sur place (et pas comme moi, lorsque le soleil se couche). Un autre chemin mène également à une source qui aurait pour vertu de guérir les maladies des yeux. A vous de voir si ça vous intéresse.

Hors du temps au Haut-Koenigsbourg

Autre lieu d’exception, le château du Haut-Koenigsbourg est l’un des lieux les plus touristiques d’Alsace… voire de France ? Pourtant, ma découverte en fut très différente de celle du Mont Sainte-Odile. Lorsque j’en ai pris la direction, une fine pluie et un voile nuageux persistent n’annonçaient pas une météo radieuse. Ce n’était pas une surprise, mais j’espérais encore que la situation s’améliore en cours de route.

Chateau du Haut Koenigsbourg

J’étais sans doute le seul à faire preuve d’autant d’optimisme, puisque en arrivant au sommet de la route menant au château, j’ai pu me garer à moins de cinq minutes de marche de l’entrée. En temps normal, la file de voitures garées sur le bas côté s’étend souvent sur plusieurs centaines de mètres… Outre l’avantage de pouvoir découvrir le château avec un nombre de visiteurs réduit, j’ai tout de suite apprécié l’ambiance que la brume apportait avec elle. Les murs du château semblaient monter jusqu’aux nuages et les tours y disparaître…

Avec une histoire qui débute au 12e siècle, le Château du Haut-Koenigsbourg est passé entre bien des mains et a subit de nombreux assauts, au point qu’il fut en grande partie détruit en 1633. Il n’y aurait aujourd’hui que des ruines à admirer si Guillaume II n’en avait pas lancé la restauration autour de 1900. On a donc la chance de pouvoir déambuler dans un château fort d’époque parfaitement conservé, même si les pierres ne datent que d’un siècle.




Avec le brouillard, j’ai eu l’impression de me retrouver isolé du monde et de littéralement voyager dans le passé. La visite se fait librement, avec un guide ou avec un audioguide (payant), mais peut également se faire de manière théâtralisée. Pour l’avoir testé, c’est la meilleure manière de découvrir le château avec des enfants puisqu’un comédien se met dans la peau d’un de ses habitants pour leur conter le rôle de chaque pièce. Original et passionnant !

Une des dernières étapes se trouve être le sommet des remparts, sur lesquels on trouve différents canons et armes défensives, ainsi qu’une terrasse à partir de laquelle on devrait avoir un beau panorama sur la région environnante. « On devrait », parce que dans mon cas, je n’ai eu droit qu’à un mur de brume. Peut-être aurez-vous plus de chance par un grand soleil ! A noter également que l’entrée du château est gratuite le premier dimanche du mois.

Le Palais du Pain d’Épice

Après une matinée passée au château du Haut-Koenigsbourg, l’idée était de continuer la journée avec une autre visite familiale. C’est tout naturellement que j’ai pris la route du Palais du Pain d’Épice, situé à Gertwiller. Un palais après un château, il y avait une certaine logique. Je ne savais honnêtement pas à quoi m’attendre en y pénétrant mais je n’avais rien contre une petite pause gourmande…

Palais du Pain d'Epice

Pensé pour un public familial, le Palais du Pain d’Épice se compose de différentes salles qui possèdent chacune leur propre univers. On découvre ainsi la place du pain d’épice dans la culture alsacienne, de ses origines à sa recette, en passant par ses traditions. Les décors, toujours très colorés, alternent entre réalisme et féérie, avec le personnage du bonhomme pain d’épice à suivre et à retrouver dans chaque tableau. Les enfants disposent en plus d’un livret adapté à leur âge pour découvrir de manière ludique l’histoire du pain d’épice.

Palais du Pain d'Epice

A l’issue de ce voyage, on tombe nez à nez avec l’atelier de fabrication. A travers les vitres, on peut admirer les ouvriers à l’ouvrage tout en dégustant les échantillons laissés à l’intention des visiteurs. Ce n’est pourtant pas la dernière étape puisqu’il reste encore à traverser la boutique pour ressortir. Ils devraient donner une médaille à ceux qui parviennent à s’en extraire sans rien acheter… pour ma part, j’ai été faible (mais raisonnable).

Un jour à Colmar

Avec une météo assez déplorable, le projet de découvrir l’Alsace par sa nature est tombé à l’eau (littéralement). Je me suis donc rabattu sur une Alsace plus urbaine, en consacrant une journée à Colmar. Mais vous vous en rendrez compte en écoutant le podcast, j’ai assez été déçu par ma découverte de la ville. Rien d’étonnant là-dedans, la pluie a fortement joué dans mon ressenti. Avoir un temps pareil dans une des communes les plus sèches de France, il fallait vraiment jouer de malchance…




Maison des têtes

Mes contemplations de la Maison Pfister ou de la Maison des Têtes ont rapidement tourné court. J’ai cherché à me réfugier au Musée Bartholdi, puisque le célèbre sculpteur est originaire de Colmar. Mais la poisse me collant à la peau comme un K-Way détrempé, le musée était fermé le lundi (« je hais les lundis » a dit avec justesse un certain philosophe roux).

Colmar

Il ne me restait plus qu’à me promener en ville en suivant le parcours à l’effigie de la Statue de la Liberté. Heureusement, le centre de Colmar est de taille réduite et tout se fait très vite à pied. C’est ainsi que j’ai découvert une Petite Venise aux couleurs légèrement délavées, entre deux statues de Bartholdi (on en trouve évidemment plusieurs à Colmar). Je suis même tombé sur un Manneken-Pis, cadeau de la ville de Bruxelles. En voilà un que la pluie ne semblait pas déranger…

Profiter de Strasbourg

J’ai heureusement eu beaucoup plus de chance avec le temps à Strasbourg. Bien sûr, il y a plu également, mais j’ai eu droit à mon lot de moments au sec. J’avais hâte de découvrir la ville, dont on m’avait dit le plus grand bien. Malheureusement, j’avais moins de deux jours à y consacrer, alors qu’elle mérite mieux : qu’on la découvre à pied ou en bateau, en se baladant dans ses rues ou en entrant dans un de ses nombreux musées, il y a vraiment de quoi faire.

A commencer par sa fameuse cathédrale, la deuxième plus grande de France après celle de Rouen. On peut se contenter d’aller en visiter l’intérieur, mais ce serait à mon avis passer à côté du plus intéressant. D’une part, il est possible de grimper au sommet de la cathédrale, un toit qui est certes moins décoré que celui de la Cathédrale de Milan, mais à partir duquel on a une bien meilleure vue sur la ville. Accrochez-vous pour arriver jusque-là par contre. Le sommet n’est accessible que via un escalier en colimaçon de 332 marches (je les ai comptées), il n’y a pas d’ascenseur !

L’autre curiosité de la Cathédrale, c’est bien sûr son horloge astronomique, dont les automates attirent les foules. Il faut se munir d’un ticket séparé si on souhaite l’entendre sonner et voir son mécanisme fonctionner. Elle ne fait en effet son numéro qu’une fois par jour, autour de midi. Si vous n’êtes pas disponible à cette heure, il faudra vous contenter de l’observer parfaitement inerte… mais ce serait dommage de rater le chant de son coq.

Strasbourg est enfin une ville où il fait bon se balader. Du quartier européen au quartier impérial en passant par l’inévitable Petite France, on y croise des architectures très différentes, comme autant de facettes qui se côtoient et s’entrechoquent. Si comme moi, vous manquez de temps pour tout voir, la solution peut être d’opter pour la visite des canaux en bateau. Si vous n’avez jamais été dans une écluse au moment de son fonctionnement, c’est l’occasion !



Aussi abordé dans l’épisode

  • Où dormir en Alsace : dans une chambre d’hôtes, bien sûr ! J’ai délaissé les hôtels et autres Airbnb pour dormir chez l’habitant, et je vous recommande chaudement la chambre d’hôtes Au Mûrier, à Goxwiller.
  • Même si je ne bois pas d’alcool, je n’ai pas pu m’empêcher de suivre pendant quelques kilomètres la célèbre route des vins, dont l’itinéraire passe par plusieurs des plus charmants villages de l’Alsace, tel que Riquewihr.

Il y a évidemment beaucoup d’autres choses à dire sur Strasbourg, Colmar et l’Alsace en général, mais quatre jours, c’est très court, surtout pour découvrir une région aussi riche ! Pour plus de détails, je vous renvoie à mes autres articles sur le sujet et au podcast, dont j’espère que vous apprécierez ce seizième épisode.

Si c’est le cas, je vous invite à vous y abonner sur Apple Podcasts ou via votre application de podcasting préférée sur Android. Vous pouvez aussi nous écouter sur Spotify ou Deezer ! Enfin, n’hésitez pas à me poser vos questions en commentaire ou à y partager vos propres conseils de visite !

2 Replies to “L’Alsace en automne – Partir Un Jour #16”

  1. Salut Rémy,
    Je me suis abonnée au Podcast que je trouve très intéressant. Je n’ai écouté que cet épisode pour l’instant mais j’ai beaucoup apprécié.
    Je souhaite me rendre prochainement en Alsace (j’avoue avoir quand même toujours envie de m’y rendre en hiver ^^ ). Mais pas certaine qu’il y aie les marchés de Noel cette année…
    De nouveau, une superbe vidéo ! Félicitations à toi et merci pour ces beaux articles qualitatifs et si agréables à lire 🙂

    1. Salut Julie,
      Ravi que ça t’ait plu ! Je suis sûr que tu vas adorer l’Alsace, que ce soit en automne ou à Noël !
      Pour les prochains numéros du podcast, on va s’intéresser au Japon, j’espère que ça t’intéressera également.

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