Du traineau à chiens à deux pas de Montréal

En 2010, alors que je suis au Québec, je choisis de quitter la ville pour Noël et de me rendre dans une station de ski bien connue là-bas, j’ai nommé Mont-Tremblant. A environ deux heures de trajet de Montréal, Mont-Tremblant présente le net avantage d’être facilement accessible, tout en proposant le dépaysement de la région des Laurentides et toutes les activités liés à la neige auxquelles on peut s’attendre en hiver, au Canada. Parmi celles-là, le traineau à chiens m’attire particulièrement…

Tout a pourtant bien commencé. Comme souvent, avant de chercher un hôtel pour l’endroit auquel je souhaite me rendre, j’essaie d’abord de vérifier la présence d’auberge de jeunesse. C’est un mode d’hébergement que j’affectionne, de par son côté économique (note au voyageur : un voyage, c’est aussi savoir gérer un budget) mais surtout parce que ce qu’on peut perdre en confort, on le gagne en chaleur humaine. Toujours est-il que c’est comme ça que je suis tombé sur HI-Mont-Tremblant, une auberge de jeunesse située comme son nom l’indique, à Mont Tremblant.

Comble du bonheur, l’auberge propose des forfaits combinant l’hébergement et des activités du crû, dont celui « Traineau à chiens », parfait pour le néophyte que je suis. Manque de chance, 2010 est une année où l’hiver tarde à s’installer et où la neige, début décembre, ne s’est pas encore manifestée sous la forme des habituelles tempêtes de neige. L’auberge refuse donc la réservation de ce forfait et propose d’essayer plus tard. Seulement, les jours passent et la situation ne change pas. Je finis par réserver l’auberge sans le forfait, en me disant que je me débrouillerais sur place.

Arrivé à Mont-Tremblant, les choses se règlent d’elles-mêmes. Eh oui, il a enfin neigé ! Après avoir effectué le tour du village de Tremblant, je me dirige directement à l’office de tourisme (note au voyageur : l’office de tourisme, c’est souvent un bon point de départ). Surprise ! Ils proposent toute une série d’activités qu’il est possible de réserver par leur biais. Bon, ok, je surjoue un peu la surprise, j’avais évidemment visité leur site Internet avant de partir et j’étais donc parfaitement au courant des possibilités. Je me décide pour une promenade en forêt avec un traineau et des chiens, et le rendez-vous est pris pour le surlendemain.

Le jour J, les choses se passent facilement. Le départ se fait à partir du Centre d’Activités, au coeur de la station donc, avec une navette qui procède ensuite à un arrêt à un hôtel du coin pour récupérer d’autres participants à l’expédition. C’est bon à savoir si vous avez laissé de côté l’auberge de jeunesse pour une solution un peu plus luxueuse. Au final, il aura suffit d’un quart d’heure pour récupérer tout le monde et arriver chez l’organisateur de l’activité.

Après un court discours du meneur de chiens pour nous expliquer comment va se dérouler notre après-midi, nous partons à la rencontre de nos attelages. Les chiens sont tous réunis dans un espèce de parc – on entendait déjà leurs aboiements bien avant de les voir (ça peut surprendre au beau milieu des bois). Première étape, notre guide nous confie la tâche de prendre chacun un chien pour le mener à l’attelage. Une façon de nous familiariser un peu avec les bêtes… Se familiariser, certes, mais pas trop longtemps. Les chiens s’impatientent rapidement et le départ est donné sans plus de cérémonie.

Les traineaux partent en file indienne sur la même piste, un passager dans le traineau, l’autre à l’arrière pour piloter. Comment ça se conduit, un traineau à chien ? C’est simple, il suffit de se pencher pour le diriger, de le pousser si nécessaire et de guider les chiens à la voix. J’étais plutôt enthousiaste à l’idée d’occuper ce poste, mais j’ai vite déchanté… C’est que c’est physique, comme activité ! A chaque chemin qui grimpe un peu, il faut pousser le traineau pour aider les chiens, tant et bien que je me retrouve quasi constamment à bout de souffle. Au total, j’aurais fait 1h15 de sport intense, un temps durant lequel j’ai crié, je me suis époumoné, j’ai couru, j’ai glissé hors de la piste et j’ai maudit le guide de l’activité qui était sans pitié malgré mes efforts…

Mais j’ai aussi eu droit à 1h15 de bonheur. Quand le traineau va où on lui dit, c’est magique. Dans les descentes, quand on est obligé de freiner alors que la sensation de vitesse est grisante, c’est ébouriffant. Les chemins tortueux, bordés d’une forêt de sapins, que les chiens arpentent en bondissant à chaque bosse, c’est incroyable… Vous l’aurez compris, malgré la fatigue, j’ai vécu un moment inoubliable.

Au retour, on ne quitte pas les chiens sans les féciliter. C’est la dernière étape de l’activité : on les récompense par le biais de quelques biscuits, avant de les ramener à leur enclos, la mort dans l’âme. Une déception qui ne dure heureusement pas longtemps, puisqu’on a ainsi l’occasion d’aller voir les plus jeunes chiots, tout juste nés, avant d’aller prendre un rafraîchissement bien mérité. Des années après, j’en garde un souvenir extraordinaire. Je me rappelle aussi avoir retrouvé mon lit avec bonheur ce soir-là, mais ça en valait vraiment la peine.

Mon conseil, c’est de ne pas vous vêtir trop chaudement. En hiver, au Québec, on se couvre souvent de nombreuses couches de vêtements mais celles-ci sont rapidement de trop quand on est avec les chiens (sauf si vous êtes à la place du passager !). Une pause au milieu de la balade était aussi prévue pour se déshydrater, ce qui était loin d’être inutile. Ce bref aperçu des forêts des Laurentides m’aura en tout cas donné l’envie d’y retour les explorer en prenant plus mon temps, sans doute sans les chiens cette fois… Mush !




Pour les personnes qui préfèrent prendre contact avec les organisateurs de ces randonnées plutôt que de réserver via l’office de tourisme, on en trouve très facilement par une petite recherche sur Google. Pour ma part, l’expédition était organisée par Expéditions Wolf.

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