J’en ai passé des journées folles et dépaysantes au Japon, mais l’une de celles qui m’aura le plus marqué aura sans doute été celle que j’ai dédié à la découverte d’Odaiba. Odaiba, c’est une île artificielle qui prend place dans le port de Tokyo. Connue pour son futurisme, elle regroupe principalement des musées, des hôtels et des centres commerciaux. A première vue, rien qui ne justifie vraiment le déplacement ? Et pourtant…
Déjà, Odaiba a une histoire un peu atypique. A l’origine, elle fut conçue comme une forteresse destinée à défendre Tokyo d’éventuelles attaques maritimes. Les choses évoluant, Odaiba a peu à peu été laissée de côté avant de connaître une véritable métamorphose lors de l’exposition universelle de 1985. Depuis, elle s’est transformé en zone de loisirs high-tech et connaît régulièrement de nouveaux aménagements, les plus récents étant ceux destinés à accueillir les Jeux olympiques de 2020-2021.
En l’occurrence, la première épreuve consiste à trouver comment se rendre sur Odaiba. Le moyen le plus évident, c’est le Yurikamome Monorail, un métro aérien qui vous fait passer du centre-ville à Odaiba en traversant le Rainbow Bridge, le pont qui relie la grande île à la petite. Le prix du ticket est un peu plus élevé que sur les autres lignes (comptez environ 5 euros le trajet). Mais ça vaut vraiment le coup, pour peu que vous réussissiez à obtenir une place dans la voiture de tête, tout à l’avant.
Il s’agit en effet d’un métro sans chauffeur et en s’installant au premier rang, on se croirait presque dans une montagne russe qui filerait entre les buildings de Tokyo. Sensations garanties ! Lorsque les buildings s’écartent, c’est pour faire place au Rainbow Bridge, qui ressemble assez aux ponts iconiques de New York ou de San Francisco. J’avoue avoir un peu regretté de le traverser ainsi à toute vitesse. Pour ceux qui aimeraient en profiter à leur rythme, il est possible de se rendre sur l’île en le traversant à pied (800 mètres rien que pour le Rainbow Bridge, tout de même). J’avais prévu de faire le retour à pied, mais en repartant d’Odaiba à 21h, j’ai dû abandonner l’idée.
En descendant à la station Daiba, on se retrouve entre des bâtiments un peu impersonnels et des voies rapides. En soi, ce n’est pas très sexy. Il faut prendre un peu de hauteur pour arriver sur une terrasse et le fameux Rainbow Bridge Observation Deck, un point de vue qui donne directement sur la baie de Tokyo, avec la silhouette de la ville et le Rainbow Bridge pour habiller le panorama. Plus surprenant, une réplique de la Statue de la Liberté admire elle aussi le paysage… Entre la Statue et le Rainbow Bridge en fond, on se croirait presque devant Manhattan.
Ce n’est pas le seul point de vue marquant d’Odaiba : si vous n’avez pas le vertige, vous pouvez faire un tour dans la grande roue qui trône sur l’île. Prénommée Daikanransha, c’est la deuxième plus haute du Japon, atteignant 115 mètres de haut. Avec le COVID-19, il n’était malheureusement pas envisageable pour moi de monter à son bord. De la même façon, la grande majorité des musées de Tokyo étaient fermées et j’ai dû faire une croix sur le Team Lab Borderless. Il s’agit là peut-être moins d’un musée que d’un Disneyland à base projections de lumières, mais dont l’expérience ne laisserait personne indifférent… On peut largement y passer plusieurs heures et il est probable que ma visite d’Odaiba se serait limitée au Team Lab s’il avait été ouvert.
Il y a également d’autres musées qui valent le détour, comme le Miraikan, le musée du futur technologique. Si vous avez des enfants en bas âge, vous serez peut-être davantage tenté par le Legoland, qui n’est certes pas un vrai parc d’attraction (le vrai Legoland se trouve à Nagoya) mais propose tout de même un manège ou l’autre et surtout, des tas de legos (y compris des duplos pour les plus jeunes).
Bref, sans musée à explorer, je me suis contenté de passer à côté de l’énorme bâtiment Fuji TV (en haut duquel il est aussi possible de monter pour observer la vue, lorsqu’il n’y a pas de pandémie) et de traverser une large passerelle pour aller me perdre dans l’un des centres commerciaux d’Odaiba. Il faut dire qu’il y en a quelques-uns et qu’ils sont pour le moins imposants. J’ai commencé par le Venus Fort, un centre commercial dont le décor n’a rien à envier à celui du Venitian, le casino de Las Vegas qui s’inspire de Venise. Mêmes plafonds en trompe-l’œil, mêmes constructions en carton-pâte et fontaines… Il ne manquait que les canaux et les gondoliers. Il y fait d’ailleurs aussi sombre que dans un casino, ce qui n’aide pas à voir le temps passer. Attention à bien surveiller votre montre si vous ne voulez pas y passer la journée !
J’étais pour ma part là non pas pour faire du shopping mais pour tester les pancakes locaux, étonnamment épais. On en trouve un peu partout, mais c’est à Odaiba que j’ai enfin pu les tester… C’est relativement léger, mais si vous prenez ça au goûter, je vous promets que vous n’aurez pas faim le soir venu ! Les miens étaient aux pommes et à la glace vanille, un grand classique mais toujours efficace. Je ne pourrais donc pas écrire un article pour vous recommander où manger une crêpe à Tokyo mais c’est ce qui s’en rapproche le plus.
Où manger des pancakes à Tokyo ?
SHONAN PANCAKE
Adresse : Centre commercial Venus Fort
2e étage (à côté de la section « Church Plaza »)
Ouvert tous les jours entre 11h et 23h
Quand j’ai finalement trouvé la sortie, il était l’heure d’aller vers LA chose qui m’avait attiré à Odaiba en premier lieu : un robot Gundam de vingt mètres de haut. Pour ceux qui l’ignore, Gundam est un anime très connu au pays du soleil levant (et au-delà) et voir une réplique de l’un des fabuleux robots qui peuplent son univers me faisait un peu rêver. Celui d’Odaiba est un Unicorn Gundam et s’anime au son tonitruant du générique de la série. L’animation en elle-même est assez limitée (le casque et les avants bras du robot se transforment) mais avec la musique à fond, ça fait son petit effet.
Pour ceux qui en voudrait plus, direction le centre commercial le plus proche. On y trouve une boutique dédiée à l’univers de Gundam avec tout le merchandising qu’on est en droit d’attendre d’un tel lieu. Le spectacle son et lumières a lieu quant à lui tous les jours à 11h, 13h, 15h et 17h.
Je suis ensuite revenu sur mes pas pour me promener dans Aqua City, un autre centre commercial. J’ en ai fait un tour des boutiques, en m’arrêtant notamment dans une papeterie ou dans le Bic Camera local, jusqu’à arriver à celle mise en place à l’occasion des Jeux olympiques. On y retrouvait bien sûr des vêtements ou objets logotés aux couleurs des anneaux ou de la mascotte olympique, à un prix prohibitif. Plus amusant, il y avait juste derrière une androïde disposée là en guise de démonstration technologique. On pouvait lui poser des questions sur ses goûts personnels ou sur le centre commercial par le biais d’une interface holographique… Impressionnant. Je ne sais pas si on pourra l’y retrouver une fois les Jeux olympiques passés, mais ça ne m’étonnerait pas, vu qu’on retrouve des androïdes de ce style ailleurs à Tokyo (je pense à certains hôtels par exemple).
A l’extérieur d’Aqua City, je reviens sur le Rainbow Bridge Observation Desk. C’est là que j’ai terminé la journée, en admirant le coucher du soleil sur la baie de Tokyo. Les lumières de la ville s’allument une à une, tout comme celles du pont, qui se mettent lentement à changer de couleur, comme pour mieux lui faire mériter son nom.
J’aurais bien couronné le tout en mangeant un hamburger chez Kua Aina, une chaîne que j’avais testé et apprécié à Osaka, mais ils fermaient déjà leurs portes… Il faut dire que j’avais commencé ma journée assez tard (les centres commerciaux n’ouvrent de toute façon pas avant 11h) et que l’après-midi était passée à toute vitesse. Je n’aurais même pas eu le temps d’aller jusqu’au Oedo Onsen Monogatari, un des Onsens les plus réputé de Tokyo, qui se trouve aussi à Odaiba.
Si vous voulez en savoir plus sur Tokyo, je vous renvoie à l’épisode de mon podcast Partir Un Jour qui lui est consacré… en attendant de pouvoir vous parler plus en détails d’un autre aspect de cette ville qui m’a tant plu !