Strasbourg en un jour (ou deux !)

J’ai mis les pieds à Strasbourg à l’occasion d’un séjour en Alsace de quatre petits jours. J’avais donc moins de deux jours à lui consacrer, ce qui est court, trop court, mais correspond à peu près au temps qu’on aurait à y passer lors d’un week-end ou d’un citytrip.

Plutôt que de m’y rendre durant les fêtes de Noël ou en plein été, deux périodes où la ville fait le plein de touristes, j’avais décidé de la découvrir au début de l’automne. Un pari qui s’est révélé payant au niveau de la fréquentation des lieux, peut-être un peu moins au niveau de la météo. J’ai eu droit à mon lot de pluie et, même s’il y a assez d’endroits à Strasbourg où se mettre au sec, j’aurais préféré voir la ville sous un grand soleil. Normal, me direz-vous.




Pour ce premier séjour en terres strasbourgeoises, j’en suis resté à quelque chose de très conventionnel, ne cherchant pas à aller vers de l’insolite mais plutôt à découvrir les incontournables de la ville. Alors, un week-end suffit-il à découvrir l’essentiel de Strasbourg ?

Arriver à Strasbourg

Avec une gare TGV à moins de cinq cent mètres du centre historique, arriver à Strasbourg en train semble le plus facile si on compte se concentrer sur ses principaux quartiers. De mon côté, je ne logeais pas à Strasbourg même et j’avais de toute façon prévu de me promener dans le reste de la région. Si des bus le permettent depuis la gare, j’ai finalement fait le déplacement en voiture.

Si c’est aussi votre cas, évitez d’essayer de garer votre voiture dans le centre-ville. Vous allez perdre du temps et ça va certainement vous coûter plus cher que de passer par la solution des P+R. Comme à Luxembourg ou à Amsterdam, Strasbourg offre donc des Park & Ride, c’est à dire des parkings situés à des endroits stratégiques dans lesquels on laisse son véhicule pour prendre le tramway ou le bus et aller se promener librement.

Il y a 10 parkings-relais à Strasbourg et le prix du parking (moins de cinq euros) comprend un aller-retour en transports en commun pour chaque passager du véhicule. Je n’ai pas essayé les dix parkings mais en me garant à celui des Ducs d’Alsace, j’ai trouvé la solution très pratique.

Une fois en ville, j’ai fait la totalité de mes déplacements à pieds. Le centre historique (aussi appelé la Grande Ile) est de taille suffisamment réduite pour le parcourir sans difficulté. J’ai par contre perdu un peu de temps en allant – toujours à pied – jusqu’au quartier Allemand et je ne pense pas qu’il soit facile d’aller jusqu’au quartier Européen sans utiliser les transports en commun.

Le temps des Cathédrales

S’il y a une chose que je voulais absolument visiter à Strasbourg, c’est bien sa cathédrale. Avec ses 142 mètres, elle fut longtemps le bâtiment le plus haut du monde, jusqu’en 1874. La visite de l’intérieur est libre et gratuite. Si vous n’avez pas de guide de voyage avec vous, vous pouvez vous procurez un audioguide, sous la forme d’une application payante, qui vous en apprendra plus sur les secrets de la Cathédrale.


Le point d’orgue de la visite, c’est la fameuse horloge astronomique qui se trouve au fond de la cathédrale. Mais pour la voir en fonctionnement, il faut acheter un billet dédié (3 euros par personne). En effet, si l’horloge s’anime timidement tous les quarts d’heure, c’est à 12h30, chaque jour, qu’elle donne sa grande représentation. Le reste de la cathédrale est d’ailleurs fermé au public à cette heure-là et on entre par une porte, sur le côté, avec quelques dizaines d’autres visiteurs.

A 12h, un film est d’abord projeté pour raconter l’histoire de l’horloge, mais aussi celle de Jean-Baptiste Schwilgué, qui l’a remis en fonctionnement après un hiatus de cinquante ans. A 12h30, l’horloge prend enfin vie et de petits personnages se mettent à défiler, d’un ange aux apôtres en passant par les quatre âges de la vie. Le tout est célébré par le chant d’un coq mécanique. Surprenant.

L’autre aspect intéressant de la Cathédrale ne se trouve pas à l’intérieur mais bien au dessus. Comme je le disais, la Cathédrale de Strasbourg a longtemps été le plus haut édifice du monde. Le meilleur moyen de se rendre compte de ce que ça signifie vraiment, c’est encore de monter sur son toit ! Un escalier de 323 marches (environ) mène à une plateforme d’observation qui, si elle ne vous amène pas à 142 mètres, donne déjà une belle vue sur les environs. Là encore, il faudra vous acquitter d’un droit d’entrée supplémentaire.

De cette plateforme, on pourrait apercevoir la forêt Noire, les Vosges ou encore le Mont Sainte Odile. Malheureusement, le ciel était un peu couvert et je ne suis pas sûr d’avoir réussi à les distinguer à l’horizon. Ce que j’ai par contre remarqué, ce sont les inscriptions gravées dans les murs de la Cathédrale. Il semble qu’au 19e siècle, un gardien, ancien tailleur de pierre, arrondissait ses fins de mois en offrant un souvenir indélébile aux visiteurs de passage. Étonnant.

Aujourd’hui, la pratique n’est évidemment plus permise mais on peut toujours se consoler en se faisant envoyer par email une gravure numérique de son nom.

La Petite France, de jour comme de nuit

Après la Cathédrale, ce que j’ai préféré à Strasbourg fut de me promener dans la Petite France. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, c’est sans doute le quartier le plus connu de Strasbourg, avec ses canaux, ses maisons à colombages toutes fleuries et ses ruelles pavées. Autrefois, c’était le quartier des tanneurs et des pêcheurs. Aujourd’hui, c’est un ensemble de petites rues dans lequel il fait bon se perdre.

Les ponts couverts, formés par quatre tours médiévales, délimitent le quartier à l’ouest. De là, on une belle vue sur le barrage Vauban, édifié sur l’Ill, la rivière qui alimente les canaux strasbourgeois. Le barrage est très pratique pour traverser cette rivière et aller d’une berge à l’autre, mais fait aussi figure de point d’observation pour peu qu’on grimpe sur sa terrasse. De là, on a le panorama parfait sur la silhouette de Strasbourg, entre ses tours, ses ponts, la Petite France et la cathédrale de Strasbourg en toile de fond.


Le tout est éclairé de fort belle manière une fois le soleil couché et je ne peux que vous conseiller d’aller y faire un tour à la nuit tombée, ne serait-ce que pour en profiter sans touristes. En journée, vous aurez sans doute aussi l’occasion de voir les écluses en fonctionnement ou le pont tournant qui laisse alternativement passer les péniches et les piétons.

Le quartier Impérial

Autre quartier classé au patrimoine de l’UNESCO, la Neustadt, aussi appelé quartier Impérial ou quartier Allemand, a été construite suite au rattachement de l’Alsace à l’empire allemand. On y trouve plusieurs bâtiments remarquables, comme une Bibliothèque Nationale et Universitaire ou un Palais d’Empereur.

Je me suis également arrêté devant le Palais du Rhin, un ancien palais royal. que fit construire Guillaume I de Hohenzollern en 1883. Aujourd’hui, le palais est un bâtiment administratif et il n’est malheureusement pas ouvert aux visiteurs. Mes visites dans le quartier se sont d’ailleurs limité à une observation de l’architecture extérieure des bâtiments…

J’ai fait l’erreur de me promener dans le quartier un dimanche, ce qui fait que rien n’était ouvert, pas même la bibliothèque dans laquelle j’espérais me glisser. C’est à savoir si vous venez passer un week-end à Strasbourg, si vous préférez ne pas perdre de temps.

Les petits bateaux

Une bonne façon d’en voir en maximum en peu de temps est d’opter pour un tour en bateau mouche. C’est également une bonne activité à faire si vous venez avec des enfants (testé et approuvé). J’ai pris mon ticket au guichet de Batorama, à côté de l’office de tourisme (on peut aussi les réserver en ligne) et j’ai grimpé à bord d’un des bateaux, non-couvert dans mon cas, juste derrière le Palais Rohan, à quelques minutes à peine de la Cathédrale.

Il n’y a ensuite plus qu’à se laisser porter à travers la ville, l’audioguide dans les oreilles, pour en apprendre un peu plus sur Strasbourg. J’ai opté pour un tour classique, « Strasbourg, 20 siècles d’histoire ». Moi qui n’avait pas eu le temps d’aller jusqu’au quartier Européen, c’est cette promenade au fil de l’eau qui m’aura permis de voir les bâtiments du Parlement, à défaut d’y rentrer (ceux-ci se visitent).

De même, je crois que c’est la première fois que j’ai l’occasion d’être dans un bateau lorsque celui-ci se trouve dans une écluse, à changer de niveau. Le tour aura duré un peu plus d’une heure, entre le centre-ville, la Petite France, le quartier de la Neustadt (qu’on peut donc apercevoir sans avoir besoin d’y aller à pied) et le quartier Européen.

Pour ceux qui préfèrent marcher ou qui n’ont pas le pied marin, il est également possible de se promener sur la Grande Île avec un audioguide et une carte, loué à l’office de tourisme. Il est dit de prévoir environ une heure et demie pour en suivre l’itinéraire, mais ça m’a de mon côté quasi pris deux bonnes heures pour le faire tranquillement et écouter les différentes explications. Inutile par contre de coupler cette balade pédestre au tour en bateau, les deux se recoupant à plusieurs reprises.

Est-ce qu’il est possible de voir l’essentiel de Strasbourg en moins de deux jours ? J’aurais tendance à dire que oui. Maintenant, pour ceux qui préfèrent prendre leur temps ou explorer ses musées, je préconise d’y passer au minimum trois jours. J’ai pour ma part dû faire une croix sur les musées, n’ayant le temps d’observer le Palais Rohan que de l’extérieur. J’aurais aussi bien fait un saut au Vaisseau (note au voyageur : montez à bord, si vous cherchez une autre activité à faire en famille)…

Si vous voulez en savoir plus sur mon séjour à Strasbourg, je vous renvoie à l’épisode sur l’Alsace du podcast Partir Un Jour, que je co-anime. Et si vous avez des suggestions de choses à faire ou à voir lors d’un second séjour à Strasbourg, n’hésitez pas à les partager en commentaire, je suis preneur !

Les visites décrites dans l’article ont été effectuées en collaboration avec l’Office de Tourisme de Strasbourg. Les opinions exprimées restent évidemment les miennes.

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